L'un des plus grands plaisirs d'automne, quand le temps est gris, le vent souffle, les feuilles volent et l'air est frais, est inconditionnellement rentrer du travail et se délecter d'un plat chaud et réconfortant. Les gratins ont la part belle mais j'ai toujours un petit penchant pour les soupes. Nostalgique que je suis je n'ai pu m'empêcher de m'inspirer de la fameuse soupe de Nick, le chef du restaurant où j'étais bénévole au Canada. Cette soupe était à la carte deux fois pendant mon séjour, annoncée sur l'ardoise comme Special of the week : curry red lentil soup. Ce bol c'était un condensé de réconfort et de cosiness comme les anglophones diront. Une texture onctueuse à souhait avec les lentilles corail, une dose parfaite d'épices, quelques légumes et une poignée de graines germées dessus. J'en aurais mangé des bols, littéralement. Je l'aimais tant, surtout lorsque la fin du mois d'octobre arrivait et que l'automne canadien se rafraîchissait à vue d’œil.


Cela me semblait la recette parfaite pour ce jour particulier, l'annonce du changement de saison et la douce nostalgie qui l'accompagne. Ce n'est pas sa recette authentique mais un mélange entre la mienne et la sienne, comme un mélange de cultures et d'idées, synonymes de nos longues conversations en cuisine. Ici la recette indique deux personnes mais je vous invite à la réaliser en grande quantité car c'est le genre de soupe dont on ne se lasse pas, jamais. Ce qui change tout est de faire cuire la soupe avec le lait de coco, les épices sont plus douces, plus parfumées et l'équilibre est parfait. Les petites graines que l'on fait griller au tout début de cuisson sont essentielles et donnent toutes les saveurs au curry. Les plus téméraires peuvent ajouter du piment ou davantage de curry, notamment du curry de Madras, plus fort et épicé. Enfin, terminer avec un filet de jus de citron avant de servir apporte l'acidité au plat, apportant l'une des saveurs manquantes de la cuisine ayurvédique (sucré, salé, astringent, amer, acide, piquante).